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Le CCPE en faveur d’une meilleure protection des enfants canadiens sur Internet

Jour après jour, les plateformes en ligne qui monétisent l’attention de nos enfants mettent aussi leur sécurité en danger. Le CCPE est un témoin capital de la violence et des dangers auxquels les enfants et les survivant·es d’abus pédosexuels sont confrontés dans l’environnement non réglementé d’Internet.

Les entreprises de technologie n’ont pas su agir volontairement. Elles ont eu 20 ans pour démontrer leur volonté de protéger les enfants sur Internet, et pourtant, les dangers qui pèsent aujourd’hui sur les enfants atteignent une ampleur sans précédent. En dehors d’Internet, les gouvernements encadrent par des règles les produits, entreprises et espaces destinés aux enfants, mais dans l’espace numérique, rien de tout cela n’existe. On s’en remet entièrement — et déraisonnablement — aux parents.

Cela fait des années que le CCPE presse les gouvernements d’imposer des normes de sécurité en ligne. Nous sommes ravis que le gouvernement du Canada présente son projet de loi intitulé Loi sur les préjudices en ligne et fasse ainsi un pas important vers la protection de sa population sur Internet, en particulier ses membres les plus vulnérables à l’exploitation et aux abus sexuels.

Au Canada, les produits commerciaux destinés aux enfants — comme les jouets — sont assujettis à des règlements de sécurité. Il devrait en être ainsi pour les médias sociaux.
Leurs parents voient le téléphone intelligent comme un moyen de veiller sur leurs enfants et de garder le contact avec eux. Mais ces appareils agissent aussi comme des chevaux de Troie qui procurent à des prédateurs un accès direct à leurs enfants sous leur toit, dans leur chambre à coucher et à l’école, et ce, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Vous avez le devoir de protéger les citoyens des pays que vous représentez. Je vous encourage fortement à défendre le droit des enfants à vivre dans la joie, sans abus sexuels, et sans que ces abus soient propagés sur Internet. Nous avons les connaissances et l’expertise, et en travaillant de concert, nous y arriverons. Ne laissons pas nos craintes au sujet de l’érosion de la vie privée mettre nos enfants en péril.

— Survivante d’abus pédosexuels avec prise d’images

L’opinion publique sur le rôle des entreprises de technologie dans la protection des enfants sur Internet

Plus de 22 000 personnes ont répondu au bref sondage que le CCPE a mis en ligne pour prendre le pouls de l’opinion publique sur la responsabilité des entreprises vis-à-vis de la protection des enfants sur Internet. En voici les faits saillants :

  • 85 % des répondants estiment que des accusations criminelles devraient être déposées contre les entreprises de technologie qui négligent de supprimer des images d’abus pédosexuels de leurs serveurs.
  • 89 % des répondants estiment que les gouvernements devraient adopter des lois pour obliger les entreprises de technologie à se conformer à des normes de sécurité assorties de sanctions pour les entreprises récalcitrantes.
  • 95 % des répondants estiment que les entreprises de technologie, lorsqu’elles sont informées que des images volées d’enfants sont republiées ou diffusées dans un contexte sexuel sur leurs serveurs et leurs plateformes, devraient être obligées par la loi de supprimer ces images volées.

De toute évidence, il faut que ça change, et vite.

La plupart des gens ne se rendent pas compte que les répercussions des images d’abus pédosexuels ne disparaissent jamais. Les répercussions psychologiques assombrissent le reste de votre vie; c’est un spectre qui va vous hanter dans tout ce que vous ferez. Mais les fichiers ne disparaissent jamais eux non plus. Ils s’échangent et se propagent dans les recoins les plus sombres d’Internet, à la vue de tous pour toujours.

Il y a les défenseurs de la protection de la vie privée, mais qu’en est-il de la vie privée des survivants? Qu’en est-il des photos et des vidéos de leurs corps prépubères qui se font violer pour nourrir les pulsions perverses d’un adulte, d’un adulte malveillant? Mon plus grand espoir, c’est qu’au moment de rédiger des lois et de définir des lignes de conduite par rapport aux survivants, les gens se souviennent que les fichiers, les photos et les vidéos sont tout aussi nocifs que les actes d’abus sexuels eux-mêmes.

— Survivant d’abus pédosexuels avec prise d’images

L’une des premières fois où j’ai vu des étrangers se livrer à des activités sexuelles, la scène montrait un homme adulte avec une petite fille. L’absence de réglementation sur Internet permettait à mon beau-père d’accéder librement à des scènes d’abus pédosexuels dont il s’est servi pour me préparer dès mon plus jeune âge. Ça lui a permis de banaliser la production de mes images d’abus.

On a laissé les entreprises de technologie fonctionner sans réglementation et sans se soucier de la nocivité de leurs services pour les survivant·es et les enfants, et ces entreprises ne changeront rien à moins d’y être obligées. Le Canada doit réglementer les entreprises de technologie pour les obliger à supprimer les contenus préjudiciables et illégaux afin d’éviter que d’autres personnes vivent ce que j’ai vécu.

— Survivant d’abus pédosexuels avec prise d’images

Les familles ont besoin de sentir que leurs enfants sont protégés dans l’espace numérique et n’ont pas à vivre les événements traumatiques que ma famille a connus.

Il est temps que l’espace numérique soit assujetti à des mesures de sécurité exhaustives. Le projet de loi canadien sur les préjudices en ligne se veut une protection de plus qui assurera la sécurité de nos enfants dans ces univers numériques.

— Carol Todd, mère d’Amanda Todd

Le 19 février de l’an dernier, notre fils Daniel s’est enlevé la vie après avoir été victime d’un réseau de sextorsion organisé sur Internet. Il avait 17 ans. Chaque jour, notre famille est confrontée à ce cauchemar. Daniel n’est pas responsable de ce qui lui est arrivé.

Chaque fois que je lis un article sur la cyberviolence contre les enfants, ça revient toujours aux parents : surveillez vos enfants sur Internet et abordez les sujets difficiles avec eux. On a fait tout ça. On leur parlait chaque fois qu’on apprenait l’existence de nouveaux dangers sur Internet. Malgré nos conseils de sécurité en ligne, un escroc nigérian qui se faisait passer pour une jeune femme a forcé Danny à partager des images intimes de lui-même sur SnapChat. Ces prédateurs se sont ensuite servis de ces images pour le faire chanter. Il leur a envoyé tout ce qu’il avait dans son compte bancaire — 300 $ — dans l’espoir d’acheter la paix. Ça ne leur suffisait pas, et ils ont continué de lui réclamer de l’argent sous la menace de transmettre sa photo à tous ses proches et amis. Danny se sentait pris au piège; il avait l’impression que le criminel, c’était lui. La tragédie que nous avons vécue nous a appris avec quelle facilité les cyberterroristes ont accès à des enfants.

Nous vous demandons de bien vouloir envisager des projets de loi qui obligeront les entreprises de médias sociaux à rendre leurs produits plus sûrs pour nos enfants. Nous vous demandons de penser à Danny.

— Témoignage d’une mère canadienne dont le fils s’est suicide après avoir été victime de sextorsion

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